Marie-Luce PUJALTE-FRAYSSE, « Un moment privilégié dans la formation de l’architecte au XVIIIe siècle : Le séjour en Italie dans les années 1760-1770 »
Moment privilégié dans la formation de l’artiste, le séjour en Italie correspond à une réalité sociale, au-delà de son impact artistique. Reflet de la volonté royale, l’Académie de France à Rome confronte les impétrants aux pratiques curiales, aux jeux d’influence et de pouvoir sans lesquels il est fort improbable de construire une carrière au cœur des sphères agissantes. L’enjeu pour les lauréats du Grand Prix, au-delà du voyage et de la formation consiste alors à préparer leur retour en France. Le réseau officiel de l’Académie et des ambassades, le patronage qu’exerce le cardinal de Bernis s’imposent aux jeunes français comme une nécessité et comme une obligation de représentation à la fois pour eux-mêmes dans la construction de leur carrière et pour le service du Roi. Mais, ils créent en parallèle d’autres formes d’assimilation qui ne sont plus assujetties aux contraintes du monde protocolaire. Dans ce contexte, le séjour italien apporte une touche de légitimité dans l’estime des talents sans être systématiquement un levier immédiat pour les carrières débutantes.
Article extrait du premier numéro des Publications en ligne du Ghamu. Annales du Centre Ledoux (Nouvelle série) « Le métier de l’architecte au XVIIIe siècle. Études croisées », publié en avril 2020.
Référence bibliographique
Marie-Luce Pujalte-Fraysse, « Un moment privilégié dans la formation de l’architecte au XVIIIe siècle : Le séjour en Italie dans les années 1760-1770 », Yvon Plouzennec (dir.), Le métier de l’architecte au XVIIIe siècle. Études croisées, Les Publications en ligne du GHAMU. Annales du Centre Ledoux (Nouvelle série), n°1, Vanves : Groupe Histoire Architecture et Mentalités Urbaines, 2020, p. 17-26.