À travers ses recherches en archives, le chercheur découvre parfois la trace de projets avortés, architectures de papier qui ne sortiront jamais de terre, travaux inachevés voire à peine entamés. À moins qu’ils ne concernent la « grande architecture », édilitaire et publique, ces documents n’intéressent que peu l’historien de l’architecture qui au mieux prendra quelques notes, mais passera probablement son chemin. Il va de même d’une grande partie des actes concernant les contentieux, souvent rébarbatifs à lire et à transcrire parfois même assez indigeste pour ceux qui ne sont que peu voire pas formés à la lecture des textes juridiques. Et pourtant, c’est parfois au détour de ce type de document que l’on parvient à percer certaines facettes méconnues de travail de l’architecte, allant de la gestion globale de la commande (interactions avec le commanditaire, gestion des délais, suivi des chantiers, etc.) à l’économie particulière à certaines phases de son travail (esquisse du projet, plan à destination du commanditaire, dessins techniques à destination de l’entrepreneur, etc.). Cet article propose d’explorer ces aspects du travail de l’architecte au quotidien à travers quelques études de cas qui permettent d’esquisser une infinité de façon d’agir, de chiffrer, de rémunérer son action au service du particulier.