Tome V – La nature citadine au siècle des Lumières

Références

La nature citadine au siècle des Lumières. Promenades urbaines et villégiature, actes du colloque international de Nancy (musée des Beaux-arts, juin 2005), D. Rabreau et S. Pascalis (dir.), coll. Annales du Centre Ledoux, tome V, Paris-Bordeaux, 2005.

format 24x17cm
289 pages
141 ill. n&b hors texte
ISBN : 2-84103-153-5
EAN : 9782841031535
prix : 52 €

Textes réunis par Daniel Rabreau et Sandra Pascalis


Publication éditée en 2005 par le Centre Ledoux en collaboration avec le GHAMU, avec le concours de la ville de Nancy , de la subvention du CNL et du BQR de Paris 1, Collection Annales du Centre Ledoux.


Ce livre rassemble les actes d’un colloque international qui s’est tenu au Musée des Beaux-arts de Nancy (les 24 et 25 juin) dans le cadre des manifestations de l’année 2005  » Le temps des Lumières  » qui fêtèrent le 250e anniversaire de la création de la place Stanislas, restauration exemplaire offerte aux piétons.

Tout autant que ses monuments publics grandioses ou élégants, la ville du XVIIIe siècle nous a légué des espaces plantés, promenades et jardins publics, qui témoignent d’un nouvel art urbain. Créé au siècle précédent et d’abord limité à l’agrément des usagers de carrosses dans un espace sub-urbain, le promenoir planté s’est ensuite très largement développé et diversifié grâce à la disparition des remparts.

C’est à l’imaginaire de la nature citadine qu’est surtout consacré cet ouvrage, imaginaire qui sous-tend l’intention des commanditaires et des créateurs, comme celui des usagers. L’idée d’une politique des loisirs publics et d’une éducation civique des mœurs n’est pas la moindre interrogation de cette exploration de la nature citadine dans l’Europe des Lumières.

La première partie, intitulée « Nature et art urbain : embellissement et planification », est consacrée à la fois aux typologies de la promenade plantée, aux circonstances historiques et topographiques de leur développement, à la programmation de leur usage et, plus généralement, à leur intégration dans le concept d’embellissement qui caractérise l’urbanisme du XVIIIe siècle.

La campagne dans sa complémentarité, plus que dans son opposition au monde urbain, apparaît avec insistance dans la seconde partie, « Ville et villégiature: paysage et culture des loisirs ». A l’époque de Goldoni et de Jean-Jacques Rousseau, dans la retraite de l’ermitage ou avec la brillante société délocalisée temporairement pour se dépayser ou entretenir son quant-à-soi hygiéniste, c’est toute une mise en scène bien concrète de la nature qui marque le territoire de la villégiature. Le thème s’offre comme un indice majeur de bien-être et de développement urbain, comme une marque identitaire à l’échelle territoriale, observés depuis Naples jusqu’à Grenade, en passant par la Toscane, Montpellier ou Nantes. Dans les meilleurs cas, le plaisir citadin de la campagne stimule la double jouissance du paysage environnant, vu à partir de la ville, ou sur celle-ci identifiée clans l’approche paysagère de son site même (on le vérifie ici dans la création des villes thermales italiennes).

La troisième partie, « De la connaissance de la nature aux mises en scène des usages et des rêves », sonde les comportements et tente d’approcher cet imaginaire de l’ancien temps, à jamais perdu, mais qui doit nous guider dans la connaissance et la compréhension du constat physique et documentaire du sujet tel qu’il nous apparaît, brut et le plus souvent défiguré quand il n’est pas anéanti aujourd’hui par deux siècles de croissance urbaine et de rage automobile. La réflexion et la sensibilité qu’offre la création artistique, comme la démonstration psychosociale de l’usage de la promenade et des jardins publics, entraîne l’exploration des sciences et de leur vulgarisation, notamment au sujet de la botanique et de la nature végétale ; elle défie la catharsis à l’opéra, aussi bien que dans la mode vestimentaire dont les objets s’inspirent directement de l’art du paysage en peinture.

SOMMAIRE

Préface, André Rossinot, maire de Nancy, ancien ministre

Introduction, Daniel Rabreau, Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne

I – Nature et art urbain : embellissement et planification

Vincent Bradel (Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine, Ecole d’architecture de Nancy), Lunéville-Nancy : du jardin à la ville.

Jean-Pierre Husson (Université de Nancy-II), La nature citadine au siècle des Lumières, héritages, palimpsestes, renaissance : l’exemple de Nancy.

Charlotte Chastel-Rousseau (Centre Ledoux, Université de Paris-I, Londres, Royaume-Uni), « Rus in urbe » : les squares en Grande-Bretagne à l’époque Georgienne, 1714-1820.

Laurent Turcot (EHESS, Paris), Les Champs-Élysées : d’une allée plantée excentrée à une plantation urbaine.

Sandra Pascalis (Centre Ledoux, Université de Paris-I), Du modèle parisien aux généralités provinciales : la nouvelle place de la nature dans la ville française du XVIIe au XIXe siècle à travers l’exemple de Provins.

Jean-Pierre Bériac (Ecole d’architecture et de paysage de Bordeaux), La forteresse assiégée par les arbres à Bordeaux.

Dominique Massounie (Université de Paris-X-Nanterre et Centre Ledoux), Une fontaine pour les sens : existe-t-il une fontaine décorative dans la cité des Lumières ?

II – Ville et villégiature : paysage et culture des loisirs

Maria-Adriana Giusti (Ecole d’architecture polytechnique de Turin, Italie), Villes d’eaux en Italie. De la santé aux loisirs, les lieux du « moderne bien-être ».

Stella Casiello et Emanuele Romeo (Université de Naples Federico II et Ecole d’architecture polytechnique de Turin, Italie), Le « Real Passeggio » di Chiaia. De la « Villa Reale » à la « Villa Comunale » de Naples.

Gianluigi de Martino, (Université de Naples Federico II, Italie), Naples au XVIIIe siècle : le système des villas vénusiennes dans le développement urbain et suburbain.

José Tito Rojo y Manuel Casares Porcel (Université de Grenade, Espagne), Paysage végétal et paysage urbain à Grenade : évolution et typologies des « cármenes » au siècle des Lumières.

Margherita Azzi Visentini (Ecole d’architecture polytechnique de Milan, Italie), « Le Prato della Valle » à Padoue : un surprenant espace urbain plurifonctionnel entre tradition et innovation.

Alain Delaval (DRAC des Pays de la Loire et Centre Ledoux, Nantes), Quitter Nantes et vivre à la campagne. De l’introuvable promenade urbaine à la villa de rêve, 1755-1830.

Sophie Cueille (DRAC d’Ile-de-France, Paris), Virgile, Pline, Jean-Jacques Rousseau… : l’imaginaire de la villégiature des trente premières années du XIXe siècle en Ile-de-France.

Alix Audurier Cros (Université de Provence, Equipe de Recherche Artopos, Ecole d’architecture du Languedoc Roussillon, Montpellier), Villégiature, urbanité et rapport à la nature, au XVIIIe siècle à Montpellier.

III – De la connaissance de la nature aux mises en scènes des usages et des rêves

Isabelle Levêque (Centre Ledoux, Université de Paris-I, revue Polia), L’origine scientifique d’un nouvel imaginaire dans les promenades urbaines ou la nature réinventée après la Révolution française.

Luigi Gallo (Université de La Sapienza, Rome, Italie), Ruines, fragments, reliques : la promenade archéologique publique à Rome, de Giuseppe Valadier à Raffaele De Vico.

Yoann Brault (Archives nationales et Centre Ledoux, Paris), Fortifications, Esplanades, champ de mars et promenades : principes de contiguïté entre civils et militaires.

Alexandre Gady (UMR André Chastel, Université de Paris-IV et Centre allemand d’histoire de l’Art, Paris), « La ville est par dessus les toits… ». Belvédères et lanternons des maisons de Paris au XVIIIe siècle.

Georgina Letourmy (Centre Ledoux, Université de Paris-I), L’esprit champêtre et la feuille d’éventail : idées de la campagne, images de la nature.

Cécile Pieau (Centre Ledoux, Université de Paris-I), La mode, le vêtement et la beauté : pigments de la peinture sociale de la promenade dans les jardins publics parisiens au XVIIIe siècle.

Jean-Luc Maeso (Historien de l’art, Paris), La Nature sur la scène du XVIIIe, une illusion maîtrisée.

Yves Martial (Centre Ledoux, Université de Paris-I), La représentation de la nature et de la campagne au théâtre: observations sur quelques décors de scène de François Boucher.

Historiographie

Sandra Pascalis et Cécile Pieau (Centre Ledoux, Université de Paris-I), La nature dans la ville française, du XVIe siècle à l’urbanisme d’Haussmann au XIXe : pour une historiographie des promenades plantées et des jardins publics.

Index des lieux

Crédits photographiques

Illustrations