Miroirs dans le grand décor en Europe (XVII^e – XVIII^e siècles)
par Sandra Bazin-Henry

Éléments majeurs de la décoration des palais royaux et princiers, les miroirs se sont diffusés dans toute l’Europe aux XVII^e et XVIII^e siècles. Ornant les pièces privées comme les pièces de réception, ils n’ont cessé de fasciner leurs contemporains par les effets merveilleux et illusionnistes qu’ils permettaient. Leur place dans la décoration fixe des intérieurs aristocratiques n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une étude spécifique. Embrassant deux siècles et une aire géographique étendue (France, Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Suède), cet ouvrage a pour ambition de combler ce manque en enquêtant sur la manière dont les miroirs se sont imposés dans l’architecture et ont bouleversé les manières d’habiter. Comment sont-ils devenus une matière du décor à part entière ? Qui sont les acteurs de ces décors, de leur élaboration à leur exécution ? Qui contribue à en diffuser la mode ? Comment ont-ils été mis au service de véritables mises en scène et que révèlent-ils en matière d’histoire du goût ? Des premiers cabinets de miroirs à la célèbre galerie des Glaces de Versailles, en passant par les somptueux décors des palais européens, cette somme très richement illustrée invite à une découverte à la croisée des arts décoratifs, de l’architecture et de l’histoire.

Préface d’Alain Mérot, professeur émérite d’histoire de l’art moderne, Sorbonne Université.

Sandra Bazin-Henry est docteure en histoire de l’art (Sorbonne Université) et lauréate du prix Bruno Pons 2017, décerné par le Comité français d’histoire de l’art. Elle est spécialiste des grands décors et de l’histoire des échanges artistiques en Europe aux XVII^e et XVIII^e siècles.

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Sommaire

Tromper les yeux. Miroirs dans le grand décor en Europe (XVII^e-XVIII^e siècles)

Remerciements
Préface d’Alain Mérot

Introduction

Première partie : Une nouvelle matière du décor

Chapitre I – Du matériau à l’ornement

« De bons et parfaits miroirs »

La naissance d’un goût : du miroir mobile au miroir enchâssé

Chapitre II – L’affirmation d’un goût : le cas des maisons royales (1665-1672)

Le premier Versailles de Louis XIV

Le Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

Sur la trace des décors disparus : les miroitiers travaillant pour les Bâtiments du roi

Deuxième partie : Une affaire française ?

Chapitre III – Vers une suprématie

La politique royale des glaces

L’instrument d’un discours architectural : les glaces à la manière de Venise dans les maisons royales (1672-1688)

« Les plus grandes et les plus belles glaces »

Chapitre IV – Le rayonnement des glaces françaises : assimilation des modèles et circulation des matériaux

Observer, importer, adapter

Exporter, promouvoir, transmettre

Des alternatives aux glaces françaises et vénitiennes ?

Troisième partie : Typologies extraordinaires

Chapitre V – Les cabinets de glaces

Du cabinet au cabinet de glaces

L’attrait de l’évasion …

… ou le refuge intime

Affinités architecturales : le cabinet de glaces et son double

Chapitre VI – Les galeries de glaces

Un modèle emblématique : oublier Versailles ?

Essai de chronologie

Essai de typologie

Quatrième partie : Agencements et mises en scène

Chapitre VII – Une affaire d’architecte ?

Enjeux esthétiques

Règles d’usages

Le miroitier au service de l’architecte

Chapitre VIII – Le triomphe de l’illusion

Une quête d’espace

Agencer « tout ensemble » : unité et cohésion

Des « tableaux mouvants »

Conclusion

Chronologie des galeries de glaces en Europe (XVII^e-XVIII^e siècles)

Sources et bibliographie

Index